« On n’a pas d’autres terrains dans le secteur, mais dans notre vision, nous avons une volonté d’investir au centre-ville. Un centre-ville, c’est le cœur d’une ville. Ça prend une vision claire pour que ce soit un succès et cette vision est établie. Ça nous tient à cœur de participer à la revitalisation », commente Emanuelle St-Pierre, gestionnaire du projet de la rue Dufferin.

Sur son site internet, Dusco a publié des images d’un « projet commercial » de plus de 300 000 pi2 de trois bâtiments avec un stationnement souterrain. Le projet commercial intègre une architecture qui rappelle l’Hôtel Wellington. S’agirait-il du projet déposé par Dusco pour l’Espace Centro? « C’est un projet commercial qui s’approche de ce concept. Nous n’avons pas de rancunes de ne pas avoir été retenus et nous en tirons des opportunités. »

Mme St-Pierre ne commente pas davantage les images publiées sur le site de son entreprise « sachant que les projets [de Well Sud] n’ont pas été déposés publiquement ». « Notre but est de créer des milieux de vie. »

Chantal L’Espérance, conseillère du district du Lac-des-Nations, ne commente pas non plus. « Les trois finalistes du projet Well Sud avaient de très bons projets. Peut-être Dusco souhaite-t-il reprendre des éléments de ce projet ailleurs. Il pourrait y avoir de la place près des Grandes-Fourches parce qu’on a toujours dit qu’on voulait des bâtiments des deux côtés de la rue. »

Dusco a aussi publié sur sa page un centre d’affaires jumelant un projet commercial et résidentiel et comportant un centre de congrès. « La question, c’est de savoir où on pourrait le bâtir. C’est un projet sur lequel on travaille avec des architectes. On ne veut pas garder une vision des bâtiments carrés auxquels on est habitués. À chacun sa vision pour intégrer des immeubles. Pour le moment, c’est de l’idéation pour montrer sur quoi on travaille. »

Chantal L’Espérance rapporte n’avoir jamais vu la maquette qui a été publiée sur le site de Dusco. « S’il y avait un projet de centre de congrès, il faudrait voir si les infrastructures que nous avons en place font encore l’affaire. Il faut faire attention de ne pas cannibaliser ce que nous avons déjà. C’est pour ça que nous avons refusé des cinémas et des restaurants de destination au plateau Saint-Joseph : pour ne pas nuire à ceux que nous avons déjà. »

Rappelons que la Ville avait réfléchi à un projet de centre de congrès au centre-ville avant de lancer la revitalisation de la rue Wellington Sud. Une étude avait été commandée en 2016, mais l’hôtel Delta a depuis investi pour rajeunir ses installations.

Interrogée à savoir si une vue d’ensemble des projets à réaliser au centre-ville sera présentée au conseil municipal et à la population, Chantal L’Espérance indique que ce n’est tout simplement pas possible. « Nous ne sommes pas détenteurs de toutes les cartes pour donner une vue d’ensemble. Tous les terrains ne nous appartiennent pas et nous n’avons pas l’intention d’en acheter, donc nous ne pouvons qu’établir des balises. On ne peut donc pas se prononcer sur l’ensemble de la revitalisation. »

Mme L’Espérance peut néanmoins préciser qu’il ne sera plus possible d’aménager des stationnements de surface et que les nouveaux bâtiments devront idéalement être construits en hauteur.

« Pour le moment, avec les balises que nous avons, nous ne pouvons pas dire que nous avons échappé grand-chose. »

Dans un communiqué, Dusco qualifie le bâtiment de « complexe commercial moderne » qui s’inscrit dans le souhait de la Ville de développer une zone de technologies de l’information au centre-ville, particulièrement dans le secteur des Grandes-Fourches.

Le projet de rénovation est évalué à 11 M$ et prévoit la restauration du revêtement extérieur de l’immeuble et le remplacement de toutes les fenêtres. Des fenêtres seront d’ailleurs ajoutées au rez-de-chaussée pour permettre l’ajout de locaux commerciaux.

Dusco rapporte qu’un milieu de vie avec une salle d’exercice sera aménagé, de même qu’une terrasse sur le toit et une aire de détente avec de la verdure.

« Le promoteur s’engage à ce que tous les travaux soient effectués dans le respect des normes de préservation du patrimoine architectural. De plus, il souhaite mettre en valeur la richesse de l’histoire économique et innovante du quartier qui a notamment vu naître, en 1897, la Fossmobile, la toute première voiture à essence au Canada », lit-on dans le communiqué.

Les travaux s’échelonneront sur plusieurs mois afin d’accommoder les locataires dont les bureaux seront relocalisés dans l’immeuble. Dusco attend toujours des approbations municipales, mais souhaite avoir terminé tous ses travaux à l’automne 2021.